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15 mai et 22 mai, dans la grève et dans la rue... et ensuite ?

dimanche 18 mai 2008

Lycéen-ne-s, enseignant-e-s, fonctionnaires contre la Révision générale
des politiques publiques le 15 mai, salarié-e-s du privé et du public
contre le nouveau tour de vis sur les retraites le 22 mai, les échéances
se multiplient et, facteur important, sont appelées unitairement par
l’ensemble des organisations syndicales. Pour tous l’enjeu est clair : il
faut enrayer l’offensive libérale généralisée du président de la
république et de son gouvernement contre les services publics et les
retraites. Sarkozy, Fillon, Darcos et Bertrand ne cessent de le répéter à
satiété : les réformes annoncées se feront, ils ne cèderont pas. Le non
remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur 2, pas
négociable, la suppression de 19 000 postes d’enseignants en 2009, pas
négociable, le passage à 41 années de cotisation, pas négociable, chacun-e
peut continuer la liste. Ces rodomontades médiatiques ont d’abord une
fonction "pédagogique" vis-à-vis d’une opinion publique qui, tout juste un
an après l’élection du chef, ne cesse de s’éloigner de sa politique, afin
de tenter de limiter l’ampleur de la protestation. Mais pas seulement : en
répétant inlassablement que les « caisses sont vides » et qu’il n’y a « 
pas d’alternative », que la droite ou la gauche au pouvoir dans les
différents pays européens font globalement la même chose (ce qui, hélas,
est vrai), Sarkozy et ses porte-flingue savent aussi que ce discours est
entendu non seulement par le PS dont les parlementaires, c’est le moins
qu’on puisse dire, ne s’opposent que mollement et le plus souvent sur la
forme aux annonces gouvernementales, mais aussi par toute une frange des
dirigeants syndicaux qui, de ce fait, ne sont nullement disposés à
faciliter l’extension et la généralisation de la résistance populaire.

Pour qui en douterait, il suffit de relire le communiqué commun d’appel au
22 mai qui a réalisé le tour de force de ne même pas mentionner la volonté
de s’opposer aux 41 annuités de cotisation en 2011 ! Le 15 mai, la
mobilisation, notamment du monde enseignant, a été forte.Mais les
journées de grève et de manifestations massives et déterminées doivent
aussi s’appuyer sur la ferme volonté de rassembler et d’unir les
mobilisations pour cogner plus fort., comme y appelle la Convergence pour
les services publics. A ce titre, il importe que tout soit fait pour
associer la la jeunesse aux initiatives syndicales : invitation des
coordinations lycéennes aux intersyndicales, prise de parole aux meetings,
contact direct des syndicats ouvriers avec les jeunes en lutte,
organisation de débats publics à l’issue des manifestations, etc…
(l’imagination au pouvoir, c’est une de nos meilleures armes
autogestionnaires) Autre priorité pour les Alternatifs : convaincre le
plus largement possible non seulement de l’injustice scandaleuse des choix
gouvernementaux mais de la nécessité de lui opposer une plateforme
revendicative explicite. Car ce n’est que sur la base d’une adhésion large
et massive à des objectifs clairs que pourra se construire la durabilité
d’un mouvement. Il en est ainsi, concernant les retraites, du refus des 41
annuités, du maintien de l’âge de la retraite à 60 ans, mais aussi de la
suppression des décotes - qui pénalisent si durement les pensions d’une
majorité de femmes – et de l’exigence d’un seuil minimum de retraite égal
au SMIC. Chacun-e le sait, aussi réussies soient-elles ces deux journées
de mobilisations sociales ne seront pas suffisantes pour faire céder
Sarkozy. L’expérience, tant en 1993 avec Balladur qu’en 2003 avec Fillon
(déjà), nous a aussi appris que le gouvernement sait attendre les congés
d’été pour faire voter ses mauvais coups. Ce débat aussi doit dès à
présent être mené, sans a priori et, là encore, avec imagination.
Reconduire la grève sous une forme illimitée ou sous celle d’une nouvelle
journée chaque semaine ? Organiser une manifestation nationale à Paris ?
Articuler les deux, en privilégiant le blocage de l’activité économique ?
Tout est possible … et réalisable, si l’unité, la démocratie et l’ampleur
de la mobilisation sont au rendez-vous. Cela dépend aussi de nous. Julien
Douillard


37,5

FSU et Solidaires, au niveau syndical, et ATTAC au niveau associatif
conservent cette exigence d’une pleine retraite après 37,5 annuité de
cotisation calculée sur les 6 derniers mois (ou les dix meilleures
années). FO et CGT en gardent la référence. Côté politique, le PS estime
que c’est une revendication désormais démagogique, tandis que les Verts et
la gauche antilibérale l’incluent toujours dans leur programme.
Redisons-le donc avec force : la question des retraites est
essentiellement une question de répartition des richesses, et, outre que
partout l’intensification du travail porte la nécessité de poursuivre la
réduction du temps travaillé, 37,5 annuités c’est vraiment le maximum pour
conserver concrètement la possibilité d’une pleine retraite à 60 ans. Et
donc d’une vraie vie libérée du travail salarié au-delà.

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